Leçon n°3 : Le Numérique et ses Joies Eternelles. Tout ce que vous auriez bien aimé savoir sur le numérique et que l’on n’a jamais voulu vous expliquer !

, par  Pier Alessandri , popularité : 29%

Tout ce que vous auriez bien aimé savoir sur le numérique .

 Ce qui a été bien avec le numérique, c’est que l"homo sapiens" a réinventé l’éternité...
Super concept, tout le monde, dans sa quête du Graal, y a cru.
Et pourtant ils avaient déjà essayé de nous épater avec la Stéréo, la Quadriphonie et plus tard la K7, mais bon c’était nous prendre à l’époque pour des batraciens !! (Au secours ça continue avec le 5.1, 6.1, 7.1 et autres 3D, 4D, DVD Audio, Blue-ray, etc !!)

L’histoire est donc simple. Le CD (Compact Disc) nouveau arrive en 1981. Tout le monde (surtout les maisons de disques) saute de joie car le support s’avère 4 fois moins cher à faire que le disque vinyle. Mais les majors en décident autrement pour les tarifs-public (on se retrouve 3 fois plus cher : nouveauté oblige) et on nous garantit un son absolu !!. Surtout que dans un premier temps (manquant de nouveautés enregistrées en numérique) ils sortent les fonds de catalogue (anciens morceaux déjà amortis depuis longtemps en vinyle !!!!). Que du bonheur ! Et la grande arnaque se met en place. Pour cela, il va falloir faire changer de "chaine hifi" toute la planète. Cela mettra une dizaine d’années.

 Revenons à quelques explications.

Dans un premier temps, l’avantage du support CD est que le laser de lecture ne touche pas la surface du disque (donc pas d’usure !), que le vernis final est assez résistant aux rayures et les corrections d’erreur du système managent bien les différentes traces (gras, rayures, etc...). Très vite, les majors ont pensé qu’il valait mieux retravailler la qualité du vernis protecteur pour rendre l’objet moins éternel (ex : une import américaine se raye en 1 mois, rien qu’en rangeant le CD dans sa boite).

 Mais passons au numérique en général !
"Le métier de la Musique changera quand elle deviendra des datas".
(Geoff Emerick).

Le son est découpé en échantillons (ex : 48000 échantillons à la seconde pour une fréquence d’échantillonnage de 48Khz) donc un son long n’est pas lu en entier, mais le cerveau compense les trous, et c’est tout cela qui donne la froideur, le manque de corps (surtout dés qu’on bosse sur de la musique acoustique), la fatigue auditive et cette définition lunaire. Le tout allié à une dynamique extra-martienne qui ne retranscrit absolument pas celle du jeu à la source. Le résultat est presque identique (voir plus loin la largeur de bande) quelque soit le support (bande, disque dur, DAT, CD qui par contre lui n’est qu’en 44,1K, etc....). Les seules améliorations possibles (à part travailler à des fréquences plus élevées : par exemple : 192K égale 192000 échantillons à la seconde) se situent au niveau des convertisseurs et de leur électronique (ex : pourtant dans la même famille digitale "Dash", une bande enregistrée sur 3348 Sony sonnera mieux en lecture sur le 48 Studer). Et un Mitsubishi de la famille "Prodigi" sera choisi en musique classique pour son respect des timbres et des niveaux exécutés.

 Devinez quelle famille sera choisie ?. La famille "Dash" de Sony !!

Mais ça, c’est systématique : "On" ne fait pas de choix qualitatif !!.
"On", c’est bien sûr les fabricants de matériel qui, à l’époque, étaient aussi des maisons de disques (ex : Phillips, Sony, etc). Ah ! la grande joie de tout contrôler de l’artiste jusqu’à la platine CD !!!
Faire croire que l’analogique est mort ! C’était sans compter, par exemple, sur nos amis anglo-saxons, où nos copains D.J pour qui on ne change pas une équipe qui marche (qui gagne aussi !) et qui a fait ses preuves. Pas d’étonnement donc quand les Américains sollicitent leur gouvernement pour maintenir active la fabrication des bandes analogiques.
Nous lancerons prochainement le débat Analogique-Numérique ! (Qui n’a pas lieu d’être !!!!!)
Mais pour l’instant penchons nous sur le codage en Numérique. En effet, comme en Analogique, la largeur de bande intervient car il y a plus (+) de place pour que le codage soit plus (+) défini ! Donc bien plus (+) défini, un mixage stéréo sur bande 1/4 pouce numérique, sur K7 U-matic (4 centimètres de large) mais moins défini sur DAT (4 millimètres) et encore moins sur 2 des 48 pistes du multi-pistes numérique (1/8 de mm).
On a pu faire des tests sur un mixage tourné avec le même convertisseur qui arrosait plusieurs machines 2 pistes. Une DAT sera bien lue sur la même machine que celle sur laquelle elle a été enregistrée, mais sonnera pauvre par rapport à la bande 1/4 numérique (histoire de largeur de bande !). Cela sans compter sur le format d’entrée/sortie du convertisseur : l’AES sonnera mieux que le SPDIF simplement parce qu’il a 2 canaux (Left et Right), alors que le SPDIF n’a qu’un canal travaillant en multiplexage, faisant passer à tour de rôle mais très rapidement, Left et Right.
N’oublions pas l’importance majeure de la Word-Clock (Horloge) qui "porte" le son, plus ou moins bien, avec ses petits bras en posant des balises.
Pareil, moult essais ont été faits de lire, sur une machine acceptant la Clock externe, un simple mixage. Et on s’amuse à changer de Clock (en la prélevant sur divers appareils qui en génèrent une) : là, on s’aperçoit que tout peut changer dans la couleur du mixage (Dynamique, largeur stéréo, et légèrement bande passante surtout dans l’aigu !). Enfin, dés que vous avez trouvé la bonne Word-Clock, référencez tous vos appareils soit en chaine soit avec un distributeur.
Donc grande différence de qualité entre les Générateurs de Clock.

 Mais ne vous inquiétez pas : peu de gens entendent ce qu’ils ont perdu dans les manipulations numériques.

Le disque dur est une autre histoire et les plus gros problèmes viennent surtout de la machine informatique utilisant un programme multi-pistes d’enregistrement/ édition/mixage (genre ProTools, Cubase, Logic ou autre...). Là, le délire est le manque de dynamique du sommateur interne (la console du programme) qui donne suivant les différents programmes plus ou moins de jus avant écrasage et tassage (j’ai failli dire compression) !!
Là on touche à la plomberie : j’ai un tuyau ou je veux faire passer une certaine quantité d’eau. Peu d’eau entraine mollesse et manque de dynamique, trop d’eau compression et manque de contrôle dynamique. A nous d’apprendre suivant les programmes où est le vrai zéro !!. (Ex : Sur Protools une grosse caisse type "zouk" sera à -6/-9 db au lieu de 0db sur une console analogique). La somme des pistes sur ce genre de programme est largement en dessous de ce que peut faire une console analogique (Où on parle en volts : exemple : Une API ou une NEVE donne plus de 60 volts en sommation vers la sortie stéréo, une piste à 0db est en gros de presqu’1 volt ! donc nous pourrions mettre 60 pistes à zéro si necessaire). D’où la tendance de sortir le maximum de pistes informatiques sur des entrées (niveau "ligne") indépendantes d’une console analogique pour récupérer de la dynamique (La grosse caisse n’écrasera plus les claviers !). Et nous voyons arriver les sommateurs audio qui, en vrai, sont des petites consoles à entrées ligne. Une surface de contrôle ou une console numérique reliée en numérique au système informatique déporte visiblement la sommation audio et propose déjà mieux.
Que dire aussi des pertes sévères lors des "bounces" et autres plus dramatiques lors de "normalise" par exemple !! De toute façon, en numérique, la moindre opération peut amener des changements hallucinants (exemple parmi tant d’autres : un plug-in inséré sur une piste occasionne un délai et certains plus que d’autres (reverb, délai), ce qui change de façon incontrôlée la tournerie d’un morceau).
Et que dire d’une conversion "wave" vers "aiff" ? L’horreur !!! (L’inverse fonctionne mieux sans être pour autant nécessaire)
Rien n’est fixe jusqu’à la fin en numérique.

 Et le pire, c’est que des gens comme les Anglo-saxons (surtout les Américains) se sont penchés très rapidement sur le numérique au bout de 10 ans d’utilisation (milieu des années 90). Juste déjà pour savoir où ils vont et pour faire des constats dont les résultats n’arriveront jamais jusqu’à nous !!!.
Pour avoir la meilleure résolution, on doit enregistrer le plus fort possible (limite du rouge) mais, au fur et à mesure dans le temps, le taux de distorsion augmente pour rendre une DAT inécoutable au bout de 1 an et tous les formats ont été passés au crible (jusqu’à 5 ans pour une bande numérique et 10 pour un disque dur). Le disque Magnéto Optique est garanti un siècle mais pose des problèmes de durée d’enregistrement liés à la fréquence d’échantillonnage utilisée (ex : 8 pistes en 48Khz ou 4 pistes en 96Khz).
Rappelons qu’une bande analogique est toujours récupérable (en la séchant car c’est en général un problème d’humidité dans le liant qui contient les particules magnétiques et qui se dépose sur les têtes du magnétophone !).
Une information qui se détériore en numérique, c’est définitivement perdu de chez définitif !!! de chez définitif !!! de chez définitif !!! de chez définitif !!! de chez définitif !!! de chez définitif !!!
Et on "backup", on "sauvegarde" les "backup", etc...........etc......
etc.........

 Extrait "Rock&Folk" n°19766.
Interview de Geoff Emerick (ingénieur-son et créateur du son des “Beatles” à partir de "Revolver") par Philippe Manœuvre.

 Eviter le numérique

"R&F : Comment voyez vous les choses ?

Geoff Emerick : Actuellement, nous sommes mal barrés. Les techniciens ProTools se prennent pour des ingénieurs du son. Les ordinateurs commandent les producteurs. Tout le monde fait du dessin animé et colorient les cases. Plus personne n’invente. Les maisons de disques sont des banques surveillant leurs actionnaires, on parle à des banquiers, plus personne n’a aucune vision artistique individuelle.....
Qui a entendu parler chanson, structure de chanson ? Personne dans une maison de disques ! Ils veulent tout mixer plus fort que tout, la musique actuelle est une bouillie distordue selon moi. Mais il y a de l’espoir et quelque chose arrivera, pas forcement le retour du vinyle, même si c’est une très bonne chose.

R&F : Le CD est mort ?

Geoff Emerick : Sans regret pour ma part ! "Sergent Pepper" durait à peine quarante minutes. A l’avènement du CD, on a ordonné aux groupes de faire plus long, on a vu arriver des albums de soixante minutes ou plus et les résultats ont été catastrophiques selon moi. On n’a jamais produit autant de saloperies qu’à cette époque.

R&F : Êtes-vous pour le retour du vinyle ?

Geoff Emerick : De toute façon, je suis pour éviter le numérique. C’est une abomination. C’est une conversion de nombres digitaux (....), et c’est un assaut pour le cerveau humain dont la première réaction, incrédule, est de lutter contre l’information numérique, qui ne lui est pas naturelle. D’où la sensation que l’écoute du CD est fatigante. Un disque analogique, en revanche, offre une reproduction du son immédiatement admise par le cerveau.

Mais qu’y faire ?"

P.S : Même pour le cinéma c’est pareil.
 2011= l’année réussite du cinéma en France en nombre d’entrées et de films.
On ferme toutes les entreprises qui travaillaient en analogique (développement, tirage) avec un vrai savoir-faire. Et on bascule violemment vers le numérique.
Le tout sous la pression des majors qui, enfin, ne paieront plus de copie, ni transport de bobines. 10000 personnes ultra spécialisées sur le carreau.

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    (Bon, soyons honnêtes, j’ai effectivement enregistré, avec les mobiles-son "Le Voyageur", le gars en photo (tout en haut de la page) avec son groupe sur un plateau TV à l’époque de « Flowers in the Dust » mais n’ai rien réalisé d’autre avec lui (que cela soit bien clair et c’est d’ailleurs super dommage !)

    KingKatStudio : Voir Photos ci-dessous